L’Université de Göttingen a organisé une conférence sur “La législation dans l’UE et les conséquences du Brexit sur l’UE et la Grande-Bretagne”. M. Michael Hindley, ancien député européen, a prononcé un discours sur les défis auxquels l’UE est confronté en tant qu’acteur international set sur l’évolution du rôle de l’UE après le Brexit. Ce discours s’adressait aux étudiants d’Eurocultures, des étudiants internationaux de l’université, des universitaires et des membres du personnel.
Michael HINDLEY , Membre de l’AAD, a participé à cet événement.
Rapport de mission: L’UE PEUT-ELLE SURVIVRE AU BREXIT?
J’ai été très heureux de recevoir une seconde invitation au centre Euroculture de l’université de Göttingen, qui m’avait accueilli pour la première fois en novembre 2016. J’ai proposé une version actualisée de ma précédente intervention, en conservant le même titre: «L’Union européenne peut-elle survivre au Brexit?». Il ne s’agissait pas d’un simple trait d’humour anglais, mais bien d’une mise en garde: le Brexit est une question cruciale pour le Royaume-Uni, mais aussi pour l’Union européenne.
La tristesse et l’incompréhension dominaient chez les étudiants en master assistant aux trois séminaires dans lesquels je suis intervenu. Deux étudiants britanniques s’inquiétaient de leur futur statut et certains de leurs camarades issus d’autres pays de l’Union s’interrogeaient, eux aussi, quant à leur possible statut après le Brexit.
L’an dernier, ma venue a coïncidé avec la nouvelle de la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles aux États-Unis, qui suscitait les mêmes réactions de tristesse et d’incompréhension que l’annonce des résultats du référendum.
Ma venue intervient cette année aulendemain des élections législatives allemandes, qui ont révélé une forte baisse de la popularité des deux principaux partis (CDU/CSU et SPD) et l’essor des nationalistes anti-Union européenne de l’AfD.
Le sort de la chancelière Angela Merkel, généralement considérée comme un facteur de stabilité dans l’Union européenne, est désormais source d’inquiétude. Nous entrons dans une période d’incertitude croissante. Les États membres d’Europe de l’Est sont de plus en plus sceptiques, voire hostiles, vis-à-vis des politiques européennes conçues à Bruxelles, comme en témoigne le mécontentement grandissant à l’égard de la politique d’asile de l’Union.
De plus en plus, l’«Europe» est perçue comme le problème posé aux États-nations plutôt que comme la solution aux problèmes nationaux une réalité qui échappe aux partisans d’une Europe plus forte, à Bruxelles. Le fossé entre les différentes perceptions de l’«Europe» est béant. Selon mon expérience, les jeunes, comme les étudiants avec lesquels je me suis entretenu à Göttingen et les jeunes gens que j’ai rencontrés en Grande-Bretagne ou à l’occasion de conférences de l’Association
Un groupe d’étudiants de l’Université Georg-August des anciens députés au Parlement européen lors desquelles j’ai été invité à m’exprimer, ne partagent pas ce pessimisme. Ils ont en effet bénéficié en si grand nombre des programmes européens qu’ils voyagent avec aisance et assurance et sont prêts à relever le défi de la concurrence et à saisir les chances que leur offre l’Union européenne.
Néanmoins, le doute persiste et grandit: l’Union européenne existe-t-elle pour le bénéfice de tous ou seulement pour une élite agile, mobile et talentueuse?
La tâche qui se dessine pour l’Union européenne est lourde et, pour en venir à bout, il faudra afficher moins d’autosatisfaction propagandiste et faire davantage œuvre de persuasion concrète et raisonnée.