L’édition 2016 de L’État de l’Union s’est déroulée du 5 au 7 mai et a mis un accent particulier sur “Les femmes en Europe et dans le monde”. Un rapport est disponible ici.
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Conférence sur l’Etat de l’Union 2016
Rapport de mission
La conference “State of the Union”, organisée par l’Institut universitaire européen (IUE), est un évènement annuel de réfl exion de haut niveau sur l’UE et le monde. L’édition de cette année a eu lieu du 5 au 7 mai à Florence.
Une délégation constituée du Président de l’AAD, Enrique Barón Crespo et de Monica Baldi, membre du conseil de l’AAD en charge des relations avec l’IUE, a assisté à cet évènement annuel organisé autour du thème “La femme en Europe et dans le monde”. Notre Président Enrique Barón Crespo a participé à un des panels réunissant des chercheurs et des personnalités politiques pour discuter du populisme en Europe et de la situation actuelle de la démocratie en Europe.
Le Professeur Ruth Rubio Marín réalisa le discours d’ouverture et livra une présentation prodigieuse dont nous publions ici quelques extraits. “L’Europe connait une crise économique prolongée avec de graves conséquences sociales […] dans ce contexte, quel est l’utilité d’un “State of the Union” consacré à la femme ? […] La réalité est qu’aujourd’hui, malgré un statut légal officiellement équivalent, les femmes en Europe, qui représentent plus de la moitié de la population, demeurent un groupe opprimé […] L’oppression a 5 faces, à savoir: la violence, l’exploitation, la marginalisation, l’impuissance et l’impérialisme culturel”.
Violence : “Aujourd’hui dans l’UE, 1 femme sur 3 a subi des violences physiques et/ou sexuelles au moins une fois depuis l’âge de 15 ans, ce qui représente 59,4 millions de victimes”.
Exploitation et Marginalisation : “L’écart de rémunération entre les sexes est perpétué par la pratique généralisée du manque de transparence autour de la rémunération par presque tous les employeurs […]. Le plus inquiétant encore est que les écarts de retraite entre les hommes et les femmes est de 38% […]. La ségrégation concentre les femmes dans les secteurs les moins lucratifs “.
Impuissance : “Les femmes représentent encore moins d’un quart des membres des conseils d’administration des entreprises cotées, malgré le fait qu’elles représentent près de la moitié de la main d’oeuvre employée “.
Impérialisme Culturel : “A l’origine de l’injustice entre les sexes se trouve l’androcentrisme […]. Il existe un dualisme de longue date entre le travail productif et le travail reproductif, et, comme le reconnait le lauréat du prix Nobel Joseph Stiglitz, un manque total d’une quelconque relation entre les récompenses privées et les rendements sociaux. Les normes sociales, et pas une quelconque notion claire de productivité marginale, déterminent les salaires.”
“L’Europe est à un moment crucial […] un nouveau cadre émancipateur devrait continuer à contester les stéréotypes sexistes et les rôles de genre prédéterminés et à intégrer les préoccupations économiques, environnementales et sociales. […] Ce programme nécessiterait la mise en oeuvre d’approches et d’outils politiques innovants sur l’égalité des genres, tels que l’intégration du genre dans les politiques macroéconomiques et la budgétisation sexospécifi que.
Des politiques d’équilibre vie privée/vie professionnelle seraient recherchées comme intrinsèquement bonnes pour tout le monde, et pas seulement pour les femmes. […] Cela peut exiger le déplacement de dogmatismes autour des marchés fi nanciers mondiaux non réglementés, des États néolibéraux austères et de l’autonomie des êtres humains. […] Cela peut exiger le sauvetage […] de l’individu et même de chaque femme, des différentes formes de tyrannies et de leurs itérations modernes.”