Accueilli par la direction de l’Institut universitaire européen des archives de Florence, j’ai fait deux discours, l’un devant les élèves du lycée Victor Hugo qui participaient à une pétition sur l’Europe et le lendemain devant le groupe de réflexion “Pensées d’Europe” composé de chercheurs et qui s’efforce d’expliquer le fonctionnement de l’UE dans la perspective des prochaines élections européennes. Avec les étudiants, après avoir présenté le fonctionnement des institutions européennes et notamment celui du Parlement, j’ai eu un grand moment d’échanges avec les étudiants et leurs professeurs. Les questions étaient principalement liées aux thèmes du concours auquel ils ont participé : Démocratie européenne, énergie et climat, institutions, etc.
En groupe, ils m’ont présenté les résultats de leurs réflexions et j’ai dû les commenter. Il est évident que ce qui intéresse le plus les jeunes, c’est leur avenir, l’Europe qu’ils attendent et sa capacité à offrir un espace de paix, de liberté et de solidarité, avec un accent particulier sur la question de l’immigration, qui concerne les jeunes, notamment en Italie, avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement qui refuse l’accès aux bateaux de migrants, mais aussi les accords de Dublin, très critiques à leurs yeux. Tout ce qui permet des échanges entre jeunes Européens est plébiscité et notamment le programme Erasmus+ ; sur la question du climat et de l’énergie, les échanges sont moins consensuels avec la question du mix énergétique et des choix entre le nucléaire et les énergies fossiles : le consensus est cependant sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie.
Tous les élèves sont préoccupés par le réchauffement climatique, dont ils ont compris qu’il n’est pas un mythe et que la crainte d’une immigration climatique après l’action humanitaire est réelle ; sur la question de la démocratie en Europe, ils considèrent que c’est le Parlement européen qui est le plus légitime et qu’il est nécessaire de sensibiliser les citoyens aux élections européennes – ce que j’ai pris soin de ne pas nier !
Des échanges particulièrement intéressants et bien préparés par l’équipe pédagogique. Avec les chercheurs du think tank, ce sont les questions institutionnelles qui ont constitué le fil conducteur de l’échange : J’avais choisi d’introduire le débat par la question budgétaire en expliquant les difficultés de mener des politiques de plus en plus nombreuses et souhaitées sans nouvelles ressources budgétaires indépendantes des Etats : la Commission Monti a bien sûr été évoquée avec la question de l’Europe fédérale ou de l’addition des Etats, et avec les étudiants la veille la question de l’exercice de la démocratie dans l’Union a été évoquée avec le rôle particulier du Parlement à l’approche des élections au suffrage universel.
“Pensées d’Europe” s’inquiète du manque de communication avec les citoyens, malgré les efforts des institutions, qui sont en effet largement couverts par les médias. Elle entend apporter sa contribution pour les prochaines échéances, ce qui mérite d’être souligné et encouragé.