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ROMANIE – UNIVERSITE ALEXANDRU IOAN CUZA DE IASI – Birgit DAIBER
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L’Université a invité un ancien membre à participer à la 3ème Conférence internationale sur la régulation financière européenne (EUFIRE). Les participants étaient des universitaires, des chercheurs, des étudiants, des praticiens, des décideurs politiques, des représentants des entreprises et de la société civile intéressés par le sujet de la réglementation financière de l’UE. Notre membre Birgit Daiber a participé à la conférence. Vous pouvez lire ci-dessous son rapport qui a été publié dans le Bulletin de l’AAD de septembre 2019.
Rapport sur la troisième Conférence sur la régulation financière européenne (EUFIRE).
L’Université Alexandru-Ioan-Cuza, à Iasi, n’est pas seulement l’université la plus orientale de l’Union, mais aussi la plus ancienne de Roumanie. Fondée en 1860, bon nombre de ses bâtiments datent d’avant la Première Guerre mondiale (lorsque la Roumanie était riche et pouvait se permettre de luxueux investissements). Les 26000 jeunes gens qui y étudient aujourd’hui bénéficient d’une atmosphère toute particulière: l’université dispose d’une multitude de résidences, de restaurants, de parcs, de bibliothèques, mais aussi de librairies d’occasion (malgré la proximité d’une grande faculté d’informatique, on y lit encore des livres traditionnels) et d’un somptueux jardin botanique, et même de son propre hôtel afin d’accueillir les amis scientifiques en visite. Elle entretient des échanges internationaux intensifs et encourage ses étudiants à participer au programme Erasmus: selon ses professeurs, plus de 8000 d’entre eux y auraient déjà pris part.
Le séminaire, d’une durée de deux jours, a été organisé par la faculté d’économie et de gestion des entreprises dans le cadre de sa semaine européenne, et coordonné par les professeurs Irina Bilan et Marius Apostoaie. Au total, une centaine d’étudiants et d’étudiantes y ont participé. Le thème du séminaire portait sur l’Union monétaire européenne. Mon exposé traitait de l’histoire de la monnaie unique, un projet unique très concret, initié par le traité de Maastricht, qui a accordé les trois idées d’Union monétaire, économique et politique. Pour les étudiants, il était particulièrement intéressant de se pencher sur la règlementation budgétaire mise en place pendant et après la crise financière afin de stabiliser la monnaie unique. Il a été déploré que cette règlementation soit encore très limitée, et que la situation financière internationale reste fragile, notamment à cause de la forte expansion du système bancaireparallèle.
Outre cet intérêt certain et sérieux pour l’Union monétaire, un deuxième sujet a capté l’attention: la démocratie en Europe, en raison de l’approche imminente des élections européennes. Qu’est-ce qui rend la démocratie européenne unique? S’agit-il du fait que le Parlement européen a beaucoup de pouvoir aujourd’hui, mais qu’il s’agit d’un pouvoir de codécision, et que le Conseil des ministres prime toujours? Ou que le processus décisionnel, y compris au Parlement, doit toujours se fonder sur des compromis? Et que le chemin parcouru par ce Parlement a été long avant de parvenir à des élections directes, et combien de conflits interminables il a dû traverser avant de prendre sa forme actuelle et ces conflits sont loin d’être résolus! À l’issue d’une discussion très animée, j’ai tenté de convaincre les étudiants de l’idée que le caractère incomplet de la construction de l’Union, c’est-à-dire le fait que cette Europe a toujours été un chantier et l’est encore aujourd’hui, est ce qui rend le sujet si attrayant.
By Birgit Daiber