L’Université Babes-Bolyai a organisé un événement appelé : “La politique étrangère de l’UE et la politique mondiale des droits de l’homme” qui visait à renforcer les connaissances des étudiants de licence et de maîtrise en relations internationales sur l’implication de l’UE dans la politique mondiale des droits de l’homme.
Robert EVANS, Membre de l’AAD, a participé à cet événement.
Rapport de mission: LE COMTE DRACULA ET LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE L’UE
L’idée d’un séjour en Transylvanie au printemps aurait de quoi faire frémir les lecteurs de Bram Stoker.
La ville de Cluj, en Roumanie, est pourtant un endroit charmant où il n’est pas question de croiser le comte de Dracula, même si ce dicton, que nous lui devons, illustre bien l’esprit de ce voyage: «Nous apprenons de grandes choses en faisant de petites expériences».
Justement, ma «petite expérience» a été de représenter les anciens députés européens à l’université Babes-Bolyai dans la troisième ville de Roumanie, Cluj-Napoca. Mon séjour à Cluj fut très agréable et mes hôtes, Alin, Mihela et Natalia ont été extrêmement accueillantes.
Lorsque j’étais député au Parlement européen, j’ai longtemps été membre de la commission paritaire mixte pour les relations entre le Parlement européen et le Parlement roumain. Lors de l’adhésion de la Roumanie en 2007, j’ai été fier d’accueillir de nombreux amis et collègues comme députés roumains au Parlement européen.
De retour en Roumanie après une pause de plusieurs années, je vois que les changements y sont importants, et les améliorations évidentes. On voit à de nombreux signes que le pays a reçu le soutien des fonds régionaux de l’Union européenne et qu’il est résolument entré dans le 21e siècle.
Cluj elle-même est fière de son histoire hongroise et roumaine – qui se reflète dans le nom de son université, baptisée d’après un célèbre biologiste roumain et un mathématicien hongrois, ces deux universités d’origine ayant fusionné en 1959. L’université Babes-Bolyai compte 40 000 étudiants et propose des cours dans plusieurs langues, en plus du roumain.
Les deux jours de débats dont j’étais le principal orateur portaient sur le thème: «La politique étrangère de l’Union européenne et la politique mondiale des droits de l’homme». Mon discours d’ouverture s’adressait aux étudiants de première année et portait sur le rôle du Parlement européen face au défi de la migration. La réponse de l’Union européenne aux pressions migratoires aux frontières est l’un des sujets les plus importants en Europe aujourd’hui.
Mon allocution principale a ensuite porté sur l’évolution du rôle de l’Union européenne sur la scène internationale depuis le traité de Lisbonne de 2009. Bien que l’instauration d’un haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune ait permis d’apporter une réponse de l’Union européenne, loin d’être à l’unisson, aux crises internationales, pour beaucoup d’observateurs, l’Union européenne n’a pas fait de progrès. En témoignent les interventions russes en Crimée et en Ukraine orientale, mais aussi la situation en Syrie ou en Palestine. L’Union européenne est apparue impuissante, ne sachant que dire ni que faire. D’un autre côté, l’Union européenne a été un puissant soutien à la démocratie mondiale en mettant l’accent sur les observations électorales et en intégrant des clauses relatives aux droits humains dans ses nouvelles initiatives commerciales. «Chacun d’entre nous est fort de son côté, et nous sommes encore plus forts lorsque nous sommes ensemble» pour citer le Comte Dracula encore une fois.
Un atelier sur les possibilités de carrière au sein des institutions européennes a donné lieu à des échanges exigeants et souvent audacieux. Les étudiants doués et enthousiastes de l’université BabesBolyai ont beaucoup à apporter aux députés roumains et à leur gouvernement. De nombreuses questions ont été posées au sujet de la situation actuelle et à venir du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne, à la suite du Brexit. Le Royaume-Uni était-il depuis toujours destiné à quitter l’Union européenne ou bien la campagne du référendum a-t-elle été un désastre? David Cameron passera-t-il à la postérité comme le premier ministre le plus arrogant et le plus incompétent de l’histoire britannique? Le Royaume-Uni aura-t-il bientôt fait de regretter amèrement sa décision?
Après deux journées très intenses et bien remplies, il a été temps de dire «la revedere» à tous mes amis de Cluj. Je suis loin d’être le dernier député européen à visiter la Transylvanie et je recommande chaleureusement cette région.