L’université de Bath a invité Michael HINDLEY à participer à une table ronde sur l’adhésion de la Grande-Bretagne à l’UE.
Rapport de mission : VISITE À L’UNIVERSITÉ DE BATH
Alors que j’avais déjà accepté une invitation de l’Université de Bath pour y donner une conférence en tant qu’ancien député, j’ai reçu une autre demande pour participer à un débat sur l’appartenance de la Grande- Bretagne à l’Union européenne.
Comme vous le savez sûrement, le Premier ministre Cameron a proposé un référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union qui aura lieu durant l’été 2016. Du temps de la Rome antique, Bath était une ville thermale. Elle n’a pas accueilli d’université avant les années 60; ces bâtiments fonctionnalistes et austères en béton semblent avoir été faits pour contraster avec le centreville aussi beau qu’élégant datant de la Régence anglaise. Lorsque j’étais député, un de mes collègues allemands avait l’habitude de plaisanter: “À chaque fois qu’il y a un débat sur les prochaines étapes pour l’Union européenne, au Royaume-Uni, la première question est de savoir si le pays devrait vraiment en faire partie !”
En 2015, deux évènements désastreux ont menacé de détruire deux piliers de l’intégration européenne: la crise de la dette grecque et l’affl ux massif de réfugiés qui ont soulevé des questions existentielles sur la zone euro et l’espace Schengen. Par chance et grâce au bon sens, le Royaume-Uni ne fait partie ni de l’un, ni de l’autre. Par conséquent, tandis que l’Union européenne s’interroge sur son avenir, le Royaume-Uni est plongé dans un débat sur son appartenance même à l’Union. Après un “Grexit”, un “Brexit” ? Au départ, j’avais été invité à donner aux étudiants de premier cycle un cours intitulé “Politique européenne et mondiale”.
Le sujet me convenait parfaitement non seulement en raison de ma précédente activité en tant que vice-président de la commission des relations extérieures, mais aussi parce que, en ma qualité d’expert pour le Comité économique et social européen (CESE), je prépare un rapport sur la communication de laCommission intitulée “Le commerce pour tous”. Le sous-titre de cette communication, “Vers une politique de commerce et d’investissement plus responsable” est intéressant: il sous-entendrait que les politiques précédentes de la Commission n’étaient pas aussi “responsables” qu’elles auraient dû l’être. En effet, l’un des gros clichés des années 90, à savoir que “la marée montante soulève tous les bateaux” s’est avéré illusoire. La stratégie précédente de la Commission, “L’Europe dans le monde”, a reconnu explicitement que les bénéfi ces de la libéralisation des échanges n’ont pas été correctement répartis. Le débat durant le déjeuner a été mouvementé. Deux universitaires m’ont rejoint. L’un d’entre eux était spécialiste de l’”euroscepticisme”, un sujet qui va certainement faire couler de l’encre dans un avenir proche, en particulier au Royaume-Uni. Généralement, la question d’une possible sortie du Royaume-Uni de l’Union, ou “Brexit”, suscite plus de passion que de raison; ce n’était pas le cas à l’Université de Bath. Les questions étaient intelligentes, un privilège rare lors des débats sur l’Union en Grande-Bretagne ! Quand j’étudiais les langues vivantes à l’Université de Londres dans les années 60, outre les “assistants” temporaires, il y avait peu d’enseignants “étrangers”. Aujourd’hui, il est courant de trouver du personnel international couvrant une large variété de sujets. Un universitaire espagnol a organisé ma visite et le professeur était lituanien. Cela est le signe heureux d’un haut degré d’intégration, celui de l’échange universitaire.