L’université De Montfort a organisé des séminaires et des cours pour les étudiants de premier et de troisième cycle. Suivi de débats ouverts. La journée de l’Europe a donné lieu à une rencontre avec des écoliers locaux. M. John Bowis, M. Ben Patterson et Mme Doris Pack, anciens députés européens, ont participé à ce programme.
Ben PATTERSON, Membre de l’AAD, a participé à cet événement.
Rapport de mission: LE PE AU CAMPUS À L’UNIVERSITÉ DE MONTFORT
Dix minutes à peine après mon arrivée à l’université De Montfort, j’avais déjà fait un bond en arrière de plus de cinquante ans: je me retrouvais assis au premier rang pendant un cours sur les mathématiques des stabilisateurs budgétaires. Mon Dieu! Un instant, je me suis imaginé devoir me préparer à nouveau à un partiel d’économie! L’instant d’après, c’était à mon tour de répondre aux questions des étudiants sur le sujet. Ces rencontres entre des étudiants, auxquels on enseigne de façon théorique une matière, et des personnes qui ont dû mettre en pratique ce qu’elles ont appris, sont une source d’enrichissement mutuel. Les difficultés auxquelles fait face la zone euro pour combiner une politique monétaire centralisée et des politiques budgétaires décentralisées étaient en effet un sujet tout à fait pertinent pour ce cours sur la politique budgétaire, de même que pour le suivant, consacré à la politique monétaire. En outre, assister à des cours universitaires peut permettre à des anciens députés de revoir certains fondamentaux oubliés avec le temps.
Comme me l’avait demandé le bureau de l’Association des anciens députés, à Bruxelles, j’avais préparé une présentation sur l’histoire et les problèmes de l’euro, mais je ne l’ai pas utilisée. De façon prévisible, tous les débats, et plus particulièrement les séances de questions/réponses, ont tourné autour du Brexit. Tout le monde voulait savoir ce qu’il se passerait lorsque le Royaume-Uni sortirait de l’Union, si cela se produisait. Doris Pack et moi avons eu du mal à trouver des réponses satisfaisantes. La quasi-totalité des étudiants et des enseignants semblaient opposés au Brexit, et il était difficile de nier qu’aucun accord en dehors de l’Union ne pourrait être aussi avantageux pour le Royaume-Uni que le fait d’y rester. Cela dit, un nombre incroyable d’options étaient envisageables, allant d’une adhésion à l’EEE associée à une union douanière (ce qui aboutirait sûrement à un retour dans l’Union) à une rupture brutale et un échec cuisant l’an prochain. Nous avons dû expliquer que presque tout le monde, et très certainement le gouvernement britannique, était tout aussi perdu que nous quant à savoir ce qu’il adviendrait.
L’université nous avait fourni une enveloppe remplie de bons valables dans les différents points de restauration du campus, dont je me suis surtout servi pour acheter des cafés. Mais nous avons également eu droit à deux excellents dîners en ville. Après le premier, nous avons visité le lieu où est enterré Richard III, et quelques monuments de la vieille ville, désormais en partie piétonne. Le campus De Montfort étant assez étendu, s’il y a une seule chose à laquelle nous ayons trouvé à redire, c’est au fait que les chauffeurs de taxi de la ville semblaient incapables de nous déposer devant le bon bâtiment.
J’ai terminé ma visite comme je l’avais commencée, en assistant à deux cours sur des domaines d’action spécifiques, tous deux sous la surveillance du professeur Alasdair Blair, titulaire de la chaire «Jean Monnet», professeur chargé des relations internationales et organisateur de la rencontre. Le premier concernait la PAC, un sujet sans cesse débattu et réformé au fil du temps. J’ai ainsi pu me remémorer l’époque des montagnes de beurre et des lacs de vin, et celle, plus ancienne, du coûteux système des paiements compensatoires au Royaume-Uni. Aujourd’hui, on a le régime de paiement de base (anciennement appelé «régime de paiement unique»), qui dépend de la taille de l’exploitation. Nous nous sommes demandé quelle serait la prochaine étape.
Enfin, après un bref cours sur la situation politique au Royaume-Uni – un sujet qui, à lui seul, demanderait au moins trois jours de discussions je suis rentré à Londres via la M1.