L’événement avait pour thème principal “La politique environnementale et énergétique de l’UE” : Réalisations, défis et implications pour les relations entre l’UE et la Turquie”.
Gyula HEGYI, membre de l’AAD, a participé à cet événement.
Rapport de mission: RENCONTRE AVEC DE JEUNES PROGRESSISTES TURCS
Izmir est une ville magnifique de quatre millions d’habitants, située sur les bords de la mer Égée. J’étais invité à l’université d’économie (IUE) de cette ville progressiste, qui compte six universités. L’IUE est une université privée de 7 500 étudiants. J’ai été accueillie par le professeur assistant Dr Alexander Bürgin, directeur de l’EURAC, à qui la Commission européenne a attribué en août 2015 une chaire Jean Monnet. (La chaire Jean Monnet est un titre attribué aux professeurs d’université ayant une spécialisation en études européennes, qui inclut un soutien financier d’une durée de trois ans). J’ai participé à trois débats en faisant des présentations de 20 minutes et j’ai également essayé de répondre aux nombreuses questions que m’ont posées les étudiants, brillants et bien informés. Le premier thème était La promotion des normes environnementales dans les relations extérieures de l’Union. J’ai souligné que les normes environnementales de l’Union comptaient parmi les plus élevées au monde. L’objectif de l’Union est de promouvoir ces normes et le développement durable à l’échelle mondiale auprès de ses partenaires commerciaux. L’accord de Paris de 2015 sur le changement climatique est particulièrement important pour nous, et l’Union est un moteur de sa mise en œuvre. Toutefois, j’ai également indiqué que des contradictions existaient en pratique et que dans certains cas, les pays tiers disposent de normes environnementales plus élevées.
Un étudiant a immédiatement mentionné l’exemple du patrimoine naturel, pour lequel la réglementation turque est plus stricte que la nôtre.
Le second débat avait pour thème: Rendre les villes durables: Réalisations et évolutions dans l’Union et en Turquie. En Turquie, plus de 75% de la population réside en ville. Le développement urbain durable est donc essentiel pour cette population urbaine en croissance rapide. J’ai parlé, entre autres, de l’importance des transports publics, de la qualité de l’air, des énergies renouvelables, des marchés publics écologiques et des canicules. J’ai également cité mon propre rapport parlementaire sur la stratégie thématique relative à l’environnement urbain. À la suite de mes interventions, le second intervenant, Ümit Sahin de l’université Sabunci d’Istanbul, a souligné que la hausse du PIB turc est principalement due au secteur du bâtiment, qui est loin d’être une activité écologiquement durable. Ce militant écologiste a dressé un tableau détaillé des problèmes environnementaux de la Turquie, s’opposant fermement à un projet russe de construction de centrale nucléaire. Comme c’est habituellement le cas, certains étudiants étaient opposés à l’énergie nucléaire, d’autres avaient une approche plus tolérante de la question. J’ai appris avec intérêt qu’un étudiant s’est même rendu à Tchernobyl pour voir l’endroit.
Le troisième thème abordé était La montée du nationalisme et du populisme dans l’Union. Compte tenu de la situation politique, je me suis gardé de critiquer le gouvernement truc, mais j’ai beaucoup parlé des tendances nationalistes et antilibérales en Hongrie et en Pologne. Les étudiants étaient plutôt bien informés des problèmes de ces deux pays. J’ai également insisté sur le fait que critiquer «Bruxelles» ne fait pas forcément de nous des eurosceptiques, et que l’intégration européenne ne devrait pas mettre en danger nos cultures nationales. Nous avons eu un débat animé sur les relations entre la Hongrie et la Turquie et sur la signification exacte du concept de «nationalisme». Certains étudiants venaient de pays membres de l’Union, ce qui montre la bonne réputation de l’IUE. Les trois sessions se sont achevées sur les conclusions utiles du professeur Bürgin. L’intégralité de son cursus en études européennes est enseigné en anglais et nous devons garder contact avec cette université progressiste.
J’ai été très heureux de rencontrer ces jeunes étudiants talentueux et doués qui partagent nos valeurs en Turquie. Souhaitons qu’ils surmontent les problèmes traversés par leur pays, dont nous connaissons la richesse et le courage.