The Ukrainian Association of Professors and Researchers of European Integration together with the National University of Kiev Taraz Schevchenko organised a conference entitled “European Integration Processes in the 21st Century: Key Trends, Main Challenges and New Perspectives”.
Birgit DAIBER, FMA Member, participated in this event.
Mission report: ACADÉMIE NATIONALE DE TARAS CHEVTCHENKO
Les 26 et 27 mars, l’université Taras Chevtchenko de Kiev a organisé, en coopération avec Erasmus et le projet Jean Monnet, une conférence internationale intitulée «Processus d’intégration européenne au 21e siècle – tendances, défis et perspectives». La conférence faisait intervenir des universitaires du Royaume-Uni, du Portugal, du Canada, de Pologne et d’Italie. J’étais moi-même invitée au nom de l’AAD. Quelque 70 étudiants, suivant pour la plupart des études européennes, ont participé au premier débat de l’après-midi du 26 mars. On m’avait demandé de présenter une introduction à l’histoire de l’intégration européenne et au rôle que peut jouer cette dernière par rapport à la situation actuelle. Mon principal défi était de trouver des exemples concrets. J’ai choisi les deux thèmes suivants: la politique commerciale internationale de l’Union européenne et l’état de droit européen et les valeurs communes de la démocratie. Les étudiants étaient parfaitement au courant des problèmes de l’Union européenne avec la Pologne – voisin direct de l’Ukraine–. Ils ont posé de nombreuses questions sur l’état de droit européen, sur les processus décisionnels et sur la conception européenne de la démocratie. Comme je l’ai expliqué, l’une des expériences fondamentales de la politique européenne est la nécessité de faire des compromis (même au sein de son propre groupe politique). La principale question posée par les étudiants, qui plane comme une ombre au-dessus de tous les débats en Ukraine, est la suivante: comment résoudre la guerre dans l’est de l’Ukraine et en Crimée? Je n’ai pas été en mesure de répondre à cette question cruciale mais au moins, il n’y a eu aucune réaction négative lorsque j’ai dit qu’il faudrait finir par trouver des compromis. Les étudiants ont également soulevé la question du nationalisme. Sachant que la législation de l’Union prime sur le droit national, les étudiants ont demandé si les citoyens ne risquaient pas de perdre leur identité nationale. Nous avons donc discuté du principe de subsidiarité et de la possibilité de développer une véritable identité européenne, qui ne domine pas l’identité nationale mais la transforme et lui apporte une dimension nouvelle, avec des valeurs et des objectifs communs. La différence entre l’identité nationale et le nationalisme agressif, voire violent, a été soulignée. Finalement, cette discussion de plus de trois heures a révélé le désir profond des étudiants de faire partie de l’Union européenne. La conférence internationale du 27 mars a réuni moins d’étudiants ukrainiens et plus de dirigeants d’organisations liées à l’Union européenne et de professeurs d’université. La conférence portait sur différents domaines de la politique européenne, en particulier la politique environnementale, les processus législatifs et la remise en question de la compétence de l’Europe dans les conflits actuels.
Un volet spécifique de la session a été consacré à la présentation des résultats d’une enquête réalisée au Royaume-Uni sur la manière dont les médias de masse ont influencé le référendum sur le Brexit. L’enquête met en lumière 97% de contenus favorables au Brexit dans les médias populistes, contre seulement 46% dans des journaux plus neutres. Malheureusement, cette enquête n’a été menée qu’après le référendum. Deux jeunes chercheurs du Centre ukrainien d’analyse de contenu ont fait une présentation sur le rôle de l’Union européenne dans les événements traités par les principaux organes de presse en Ukraine. Dans cette partie de la conférence, j’ai parlé des violents bouleversements qui menacent l’Union depuis la crise financière survenue en 2008. J’ai évoqué la crise des réfugiés, les conflits internes profonds avec certains États membres qui n’acceptent pas l’état de droit européen, ainsi que les conflits internationaux à venir en matière de commerce, qui ont montré jusqu’ici la capacité de survie plutôt solide de l’Union. Pour finir, j’ai évoqué certaines des nouvelles idées développées par la Commission européenne et par le président français Emmanuel Macron.