Le 17 octobre dernier s’est tenu le congrès 2019 de l’Association ukrainienne d’études européennes, intitulé «Nouvelles stratégies pour la coopération entre l’Ukraine et l’Union européenne en période de crise mondiale». Mykola Izha a souhaité la bienvenue aux participants au nom de l’Institut d’administration publique de la région d’Odessa de l’Académie nationale d’administration publique, dirigée par le président ukrainien. Sechy Orlov, représentant du ministère des affaires étrangères de l’Ukraine à Odessa, a décrit la situation actuelle en Ukraine. Le conflit ukrainien représente un énorme danger pour l’Europe. Il juge inconcevable que celle-ci n’ait pas conscience du fait que les affrontements dans l’est de l’Ukraine font quotidiennement des victimes.
Des thèmes divers ont été abordés, tels que la question d’une constitution démocratique, les droits de l’homme et leur respect, la guerre et le droit international ou encore la protection de l’environnement. Les intervenants ont souligné que les différences au sein de l’Union européenne, sur le plan constitutionnel comme dans les faits, ainsi que les exigences qui en découlent pour l’Ukraine sont complexes et doivent être prises en compte dans le contexte d’un rapprochement. On retiendra les efforts déployés en faveur de la décentralisation et de la séparation des pouvoirs afin de progresser sur la voie des réformes nécessaires, ainsi que sur l’idée de rassembler les intérêts ukrainiens sous l’égide d’une organisation centrale à Bruxelles.
Igor Todorov a observé qu’il serait judicieux et essentiel pour l’Ukraine de favoriser l’élargissement et l’ouverture du marché de libre échange. Pourquoi l’Europe a-t-elle besoin de l’Ukraine, et pourquoi l’Ukraine a-t-elle besoin de l’Europe? Il n’est possible de répondre à cette intéressante question que si on la considère en lien avec l’affaiblissement du rôle des États-nations conjugué aux changements qui s’opèrent à l’échelle mondiale, tant en matière de pollution environnementale que d’interconnexion des processus de travail.
Seule une Europe unie dans la diversité pourra faire entendre sa voix sur la scène internationale. Le lien entre l’éducation et le développement de la démocratie a fait l’objet d’échanges dans le cadre du congrès. Roman Petrov a attiré l’attention sur la problématique du transfert de personnel entre l’administration de l’éducation et le gouvernement. Tout le personnel administratif est concerné. Les participants au congrès ont mené des discussions approfondies sur la communication au sein des structures démocratiques et la question de la corruption.
Roman Petrov a conclu que si la décentralisation qui a actuellement lieu en Ukraine a des effets positifs, des problèmes subsistent en matière de lutte contre la corruption et de séparation des pouvoirs. Stefan Lorenzmeier a présenté ce qui définit des élections libres et équitables du point de vue allemand. Il a soulevé la problématique du pouvoir de propagande de différents groupements d’intérêts, par l’intermédiaire des médias qu’ils possèdent.
J’ai pris la parole sur le contexte ukrainien actuel, et sur l’évolution qu’a connue le pays jusqu’à présent et les exigences de l’Union en matière de gouvernance démocratique, transparente et exempte de corruption, ainsi que sur la situation de l’Union dans le contexte du Brexit et de la constitution de la nouvelle Commission. Enfin, Valentyna Kryvtsova a animé un débat entre Igor Todorov et Oksana Holovko-Havrysheva sur la «résilience juridique dans le monde moderne». Les intervenants ont insisté sur une législation durable, flexible et cohérente pour la démocratie, au vu des défis liés au contexte politique actuel. Ils estiment que la capacité de résistance des institutions démocratiques aux chocs et contraintes internes et externes est liée à la stabilité de la société. Je tiens à remercier les organisateurs de l’événement et les animatrices des groupes de travail pour ce congrès passionnant sur le rapprochement entre l’Ukraine et l’Union européenne.