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Visite de l’AAD de 2016 en Slovaquie
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La visite a eu lieu les 7 et 8 novembre 2016. Des réunions ont eu lieu au Conseil national du ministre des Affaires étrangères et européennes de la République slovaque. Une visite culturelle facultative au château de Bratislava et au château de Devin a été organisée le 7, lundi matin.
Rapport
Nous avons visité la capitale slovaque, Bratislava, vers la fin de la présidence de l’Union assurée par le pays, au cours du second semestre de l’année dernière. Le pays était alors clairement déterminé à montrer son engagement en faveur du projet européen.
La Slovaquie, qui a adhéré à l’Union le 1er mai 2004, a tiré parti de son statut de membre en termes de croissance de son économie. Elle est particulièrement fière de son industrie automobile et peut se targuer du plus grand nombre de voitures produites par personne en Europe. Pour rejoindre la Slovaquie, je suis passé par l’Autriche et, quelques minutes à peine après avoir atterri à l’aéroport international de Vienne, je me trouvais dans le bus qui relie le centre de Bratislava en moins d’une heure pour la modique somme de 5 euros – avec, en prime, un délicieux thé au citron!
La Slovaquie compte un peu plus de 5 millions d’habitants et Bratislava, devenue capitale en 1993, est relativement petite pour une capitale européenne. La ville, avec son centre historique aux étroites ruelles pavées, est attrayante. Au cours de son histoire, le pays a connu à la fois l’occupation nazie et soviétique, et la population juive de Bratislava, envoyée à la mort dans des camps de concentration sous le régime nazi, a presque entièrement été exterminée. Aujourd’hui, après le massacre de la population juive, Bratislava ne compte plus que quelque 650 Juifs. En 1969, le Printemps de Prague et le nom d’Alexander Dubĉek étaient connus du monde entier, mais leurs efforts de réforme furent anéantis par l’invasion de l’Union soviétique et des pays du pacte de Varsovie. Dubĉek, qui était slovaque, s’est vu décerner le prix Sakharov par le Parlement européen pour son engagement en faveur des droits de l’homme. Il mourut dans un accident de la route en 1992. Lors d’une entrevue avec le ministre des affaires étrangères et européennes, M. Miroslav Lajcák, celui-ci s’est montré très critique envers le référendum britannique sur la sortie de l’Union et a déclaré: «Nous sommes un petit pays, mais nous sommes très européens.» Il a également souligné qu’il estimait que l’Union européenne devait «être un acteur mondial» et a critiqué l’attitude de l’Union envers la Russie. Selon lui, il importe d’intensifier les relations diplomatiques et de reconnaître le rôle que joue la Russie sur la scène mondiale. Le ministre a également défendu la position de son pays qui refuse d’accueillir des réfugiés et a ajouté que la Slovaquie n’était pas prête à se faire dicter sa conduite par la Commission européenne et n’accepterai pas de quota de migrants.
Cette attitude m’a surpris de la part d’un ministre possédant une telle expérience de la diplomatie et des affaires internationales. Il n’est cependant pas le seul à refuser de coopérer avec l’Union sur la question de la responsabilité partagée de l’accueil des migrants. M. Luboš Blaha, président de la commission des affaires étrangères et député du parti de gauche SMER-SD, partage le même avis. Il a même reproché à l’Allemagne d’accepter sur son territoire de nombreux migrants et a en particulier critiqué l’attitude accueillante deMme Merkel à leur égard. En tant que pays de l’Est de l’Union, il ne fait aucun doute que la Slovaquie peut exercer une influence considérable dans la région et contribue à favoriser de meilleures relations diplomatiques avec la Russie.
Michael McGowan, PES, Royaume Uni (1984-1999)
Membres de l’AAD avec M. Miroslav Lajcák, Ministre des affaires étrangères et européennes de la République slovaque.
Membres de l’AAD devant le château de Bratislava.