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Visite d’étude virtuelle de 2020 en Macédoine du Nord
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Conformément à la décision du Président du PE du 26 août 2020, les missions des délégations du PE restent annulées. De plus, l’évolution de la pandémie de Covid-19 reste assez problématique dans de nombreux pays de l’UE, ce qui rend la situation très incertaine. Ainsi, le Conseil a décidé d’organiser la visite d’étude à distance et non plus avec la participation physique des membres de l’AAD.
Les 5 et 6 octobre 2020, une délégation de membres de l’Association des anciens députés au Parlement européen (AAD), placée sous la direction de M. Hans-Gert Pöttering, président de l’AAD et ancien président du Parlement européen (2007-2009), a participé à la première visite d’étude virtuelle en Macédoine du Nord.
La visite a commencé par un exposé de M. David Geer, ambassadeur de l’Union européenne en Macédoine du Nord, sur le statu quo politique du pays après les dernières élections et sur des sujets tels que les droits de l’homme, l’adhésion à l’Union européenne, la COVID‑19, et le soutien économique de l’Union à la Macédoine du Nord et à la coopération dans la région.
Au cours de la séance du matin, la délégation a rencontré M. Talat Xhaferi, président de l’Assemblée de la République de Macédoine du Nord, qui a souligné l’intérêt des dialogues Jean Monnet et l’accueil très favorable fait par la Macédoine du Nord aux arrangements «Berlin Plus». M. Arbr Ademi, président de la commission des affaires européennes, et M. Antonijo Milososki, président de la commission des affaires étrangères, ont estimé d’un commun accord que l’adhésion à l’Union européenne pourrait apporter une stabilité à l’ensemble de la région. M. Arbr Ademi a notamment rappelé l’histoire du pays et décrit la voie vers l’intégration européenne comme un objectif stratégique permettant de stabiliser l’ensemble de la région. Il a également souligné qu’à l’instar des États membres de l’Union, il faut savoir mettre ses désaccords de côté et travailler ensemble à l’avenir.
Les représentants du gouvernement de Macédoine du Nord et les membres de l’AAD ont eu des échanges animés et constructifs sur différents sujets, tels que les relations avec les pays voisins, l’égalité hommes/femmes, les relations entre l’Église et l’État, les PME, la sécurité et la crise due à la COVID‑19.
L’après-midi, la délégation a rencontré les représentants de dix organisations de la société civile (OSC) qui se sont livrés à un débat animé: Open Society Institute Macedonia, Macedonian Centre for International Cooperation, Institute for Democracy Societas Civilis, Helsinki Committee for Human Rights, European Policy Institute, Centre for Civil Communications, Institute for Human Rights, Centre for Legal Research and Analysis, Citizens Association MOST, Macedonian Institute for Media
M. Aleksandar Krzhalovski, du Macedonian Centre for International Cooperation, a expliqué qu’en 2016, un soulèvement populaire avait débouché sur des élections anticipées et l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel, mettant fin aux relations chaotiques que le peuple entretenait avec ses élites politiques, à l’impunité et aux abus de pouvoir. Issus du milieu associatif, les nouveaux membres du gouvernement suivent une démarche plus coopérative pour mettre en œuvre de nouvelles politiques et réformer les institutions. La loi sur les médias audiovisuels a ainsi été modifiée pour la rendre conforme aux normes européennes et internationales en la matière.
Néanmoins, de nombreux défis restent à relever, tels que lutter contre la corruption, informer les citoyens et restaurer l’engagement de la population. Comme de nombreux autres pays du monde, la Macédoine du Nord est, elle aussi, en proie aux «fausses informations» ou plutôt à la «désinformation», comme Mme Biljana Petkovska, de l’Institut macédonien des médias, préfère l’appeler, «parce que les fausses informations ont pour objectif de nuire».
Les intervenants ont expliqué que les OSC continuent de dépendre des capitaux étrangers et qu’elles devraient privilégier davantage les financements provenant de Macédoine. M. Zharko Hadji-Zafirov a déclaré qu’au-delà du soutien financier, elles ont particulièrement besoin d’un soutien moral.
Parmi les autres questions abordées figuraient les droits des minorités, l’égalité hommes/femmes et le changement climatique.
À la fin de la première journée, les délégués ont rencontré M. Andreas Schieder, député européen, président de la Délégation à la commission parlementaire mixte UE-Macédoine du Nord du Parlement européen. Il a exposé les questions que la Macédoine du Nord aurait à régler pour devenir membre de l’Union européenne, tels que ses relations avec les pays voisins et la polarisation de la société. Le député européen a indiqué qu’«il est dans l’intérêt de la Macédoine du Nord de procéder aux réformes nécessaires».
Le deuxième jour de la visite d’étude virtuelle, la délégation a rencontré M. Stevo Pendarovski, président de la République de Macédoine du Nord, M. Bujar Osmani, ministre des affaires étrangères, et M. Nikola Dimitrov, vice-premier ministre chargé des affaires européennes.
M. Osmani a expliqué que la Macédoine du Nord n’avait pas pu respecter les critères d’adhésion de l’Union européenne en raison notamment des problèmes qu’elle rencontrait avec la Grèce et la Bulgarie. Il s’est réjoui de la visite qu’il effectuerait prochainement à Sofia afin d’intensifier les relations entre les deux pays, et du fait que les liens entre la Macédoine du Nord et la Grèce s’étaient nettement renforcés. Il a décrit la Macédoine du Nord comme un modèle à suivre pour l’ensemble de la région en matière de relations avec les pays voisins et l’inclusion des minorités dans la société.
Le président Stevo Pendarovski a jugé que le travail de préparation en vue de l’adhésion à l’Union européenne n’était pas encore achevé. Le fait de ne pas avoir de gouvernement depuis près d’un an, auquel se sont ajoutées la pandémie et par conséquent la nécessité de reporter les élections, a encore davantage compliqué les choses. Mais le gouvernement est désormais en place et les négociations avec l’Union et les pays voisins peuvent commencer. Selon M. Pendarovski, ce dernier point est essentiel pour que les pays des Balkans aient une position claire vis-à-vis de l’Union européenne. Il a souligné que: «L’histoire ne nous sépare pas, elle nous relie». Il a conclu en expliquant que l’adhésion de la Macédoine du Nord ne relevait pas d’un élargissement de l’Union européenne, mais bien de la concrétisation de celle-ci.
Le dernier représentant du gouvernement de Macédoine du Nord à intervenir était M. Nikola Dimitrov, vice-premier ministre chargé des affaires européennes. Il a souligné que, pour renforcer son attractivité auprès de l’Union européenne, la Macédoine du Nord devait renforcer ses relations avec les autres pays des Balkans, et expliqué qu’il fallait en priorité investir dans les infrastructures reliant les capitales des Balkans occidentaux, grâce aux fonds de l’instrument d’aide de préadhésion. Il a conclu en disant que la Macédoine du Nord et la Grèce avaient ouvert un nouveau chapitre de leurs relations, et qu’elles devaient à présent en écrire les pages.
Pour conclure cette visite fructueuse, la délégation a rencontré les étudiants de plusieurs universités de Macédoine du Nord qui ont exprimé leur désir de devenir citoyens de l’Union européenne et ont manifesté leur intérêt pour des questions telles que les fake news, le différend entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord, le Brexit, et l’état de droit.